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Chapitre 2 : La Révolution Industrielle en France
Histoire des faits économiques
Université Gustave-Eiffel
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Chapitre 2
La Révolution Industrielle en France
Indroduction :
La France : parmi les premières nations du continent européen à avoir effectué sa Ri (après la GB)
Sa singularité : un rythme différent.
Restée longtemps au stade semi-industriel et semi agricole, fortes disparités régionales.
Pérénité plus forte de la proto-industrie avec retard dans l’apparition d’un tissu industriel intégré comme en GB.
La France = une situation intermédiaire entre le modèle anglais (précoce) et les modèles des pays d’industrialisation tardive
Points communs RI GB / RI FR :
- L’industrie textile a constitué longtemps l’axe principal de la RI.
- Le rôle des banques est demeuré longtemps secondaire.
- Le processus de concentration est apparu tardivement.
Différences RI GB / RI FR :
- Forte dépendance technique et technologique de la FR vis-à-vis de la GB
- Le rôle de l’Etat a en FR été déterminant à certaines périodes pour le développement (cf. Colbert)
- Le rôle des progrès de l’agriculture dans la RI en FR reste controversé
Les conditions économiques en FR au XVIIIe
Conditions dans l’agriculture Vers 1789, la FR est un peu moins urbanisée que la GB (15% de la population totale en FR contre 20% en GB). Supériorité technique et rendements plus élevés en GB (écart de productivité GB-FR = 40%). Plus fortes disparités régionales en FR Plus fortes irrégularités des récoltes en FR Persistance en FR des petites exploitations à peine rentables (alors qu’elles disparaissent en GB au fur et à mesure que le mouvement des enclosures s’intensifie)
Important : La France enclenche son indistrualisation après sa révolition (1789)
Element sur lequel la France est en avance sur La GB :
En revanche, les voies de communication sont plus honorables en FR (1747 : création de l’Ecole Royale (puis Nationale) des Ponts et Chaussés)
En 1789 : 1000 kms de canaux (seulement, mais la FR s’en ai doté très tôt – canal du midi)
Réseau hydraulique favorable car nombreux fleuves en FR.
Canal : cours d'eau artificiel, de section ouverte, navigable ou non.
De multiplies famines (en 1784 et 1789)
- Leur origine est agricole
- Alimente un fort courant contestataire
- Chaque crise offre de nouveaux débouchés aux céréales anglaises
1786 : année noire (même le cheptel est décimé par la maladie)
Fortes conséquences des crises céréalières sur l’industrie car 90% du budget des travailleurs est consacré à l’achat du pain en 1789.
Crise céréaleshausse de leur prixbaisse de la demande de biens industrielle (surtout textile)failliteschômagebaisse de la demande...
Conditions la sidérurgie et de la production industrielle
Production de fonte FR=50% de celle en GB.
Spécialisation de la FR dans la production de biens à forte VA (intégrant du travail minutieux et très spécialisé), donc des biens à prix élevés (orfèvrerie, porcelaines, objets décorés artistiques, etc...).
Spécialisation des industriels français sur des segments de marchés à marges importantes mais échelle de production limitée.
Au contraire de la GB...
Conséquences :
Échelle de production restreinte + tâches précises et minutieuses + abondance de la main d’œuvre peu qualifiée
Incorporation moins aisée du progrès technique. Faible incitation à la recherche de gains de productivité (car faible élasticité prix).
Faible incitation à mécaniser.
L’élite intellectuelle peu intéressée par les possibilités d’applications industrielle des nouveaux savoirs.
On spécule, on intellectualise, on philosophe sur les malheurs de la condition humaine (sans chercher à les atténuer par les inventions/innovations)
Population active occupée dans l’industrie moins importante en FR (20-25% en FR contre 40- 45% en GB).
Le mouvement d’innovation en FR : plus lent et plus tardif
Raccourcissement des délais entre invention et diffusion de l’innovation en GB, alors qu’ils sont très longs en FR.
Importations des nouvelles technologies GB en FR, mais diffusion difficile et lente
En 1789 :
- Nombre de jennies : 300 en FR, 20 000 en GB La spinning jenny est une machine à filer
- Nombre de grandes filatures : 8 en FR, 143 en GB. Les problèmes de la FR à l’extérieur
Effets néfastes pour la FR de
- La fin de la guerre d’indépendance entre les USA et la GB => la GB redevient le principal fournisseur des USA.
- Le traité Eden-Rayneval (1786) entre la FR et la GB, objectifs : normaliser les relations entre les deux pays, souhaité par la FR pour lutter contre la contrebande. Moyen : diminution des taxes et droits de douane. Traité mal négocié par la FR : la FR n’obtient pas d’avantage pour ses soieries et son vin, en revanche, la GB obtient une baisse de 10% des droits de douane sur les produits manufacturés en métal exportés en FR.
La FR ouvre son marché aux produits GB (les chambres régionales de commerce recensent les mécontentements des industriels FR).
En 1800, la FR absorbe 10% des exports GB et participe donc à l’essor de la RI en GB.
Evolution des exports FR/GB (en millions de livres GB) :
- 1784 : exports GB en FR : 13 (symétrique : 20)
- 1786 : exports GB en FR : 64 (symétrique : 30)
- 1792 : exports GB en FR : 86 (symétrique : 60)
Evolution de la structure du commerce extérieur de la FR
Forte progression des imports de produits manufacturés et forte dépendance (croissante) pour les matières premières.
Exports : biens de luxe et vin. La GB exporte quant à elle ses produits manufacturés et les denrées de ses colonies (sucre de canne réexporté vers la FR).
L’industrie cotonnière se porte moins bien en FR :
1786 : elle représente 70% de la production cotonnière GB
1790 : elle ne représente plus que 40%.
En FR, on proteste contre l’ouverture des frontières et la mécanisation. On leur attribue une part du chômage.
Freine la diffusion des innovations techniques.
Le problème des guerres napoléoniennes
Facteurs :
- Guerres moins fréquentes et moins meurtrières (arrêt à partir des guerres napoléoniennes).
- Amélioration de l’hygiène alimentaire (moins nette qu’en GB).
- Recul (très relatif) des disettes grâce à des améliorations dans le secteur agricole.
Fin XVIIIème : la FR était le pays le plus peuplé d’Europe (après la Russie).
Effet de ciseaux lui fait perdre cette prééminence :
- Baisse du taux de natalité
- Faible recul du taux de mortalité
Voir chiffres au tableau.
Croissance de la population pendant la RI
GB: +160%
ALL : +130%
FR : +42% (tiré par un vieillissement de la population, les francais meurent moins vite)
A partir de 1850, le renouvellement des générations n’est plus assuré en FR.
A des effets néfastes dans un contexte de RI
« En refusant l’effort de renouvellement de la population, les générations françaises ont perdu à la fois le goût de l’effort et celui du renouveau; en renonçant à créer, elles ont perdu l’esprit de création au moment même où tout se créait » (A. Sauvy, 1959).
Problème de la FR : n’a pas connu de réorganisation rationnelle des terres arables (cf. enclosures en GB).
=> Au contraire : renforcement de la petite et moyenne propriété pendant la Révolution.
=> Demeure une nation morcelée en régions relativement autonomes, pratiquant la polyculture (ex : les vignobles à Montmartre), mais avec de fortes disparités régionales.
Nuit du 4 août 1789 : abolition des privilèges des aristocrates.
Toutefois, choix de l’Assemblée constituante de laisser la possibilité aux paysans en ayant les moyens de racheter les terres sur 20-25 ans (donc ne fait pas le choix d’une redistribution collective des terres).
Peut-on s’approprier la nature?
Fin des « communs » qui permettaient la subsistance des plus pauvres (marais, forêts)
Conséquence : risque d’externalités négatives (illustration : les incendies en Amazonie)
N’a concerné que les terres confisquées au clergé, aux nobles émigrés ou liquidés pendant la Terreur. Ces biens étant vendus par lots importants, seuls de riches bourgeois commerçants ont pu les acquérir.
Certains nobles font racheter leur domaine par personne interposée, perdront toutefois 50% de leurs propriétés, le clergé : 100%.
Conditions géographiques frein aux progrès dans l’agriculture frein au progrès dans l’industrie maintient une forte part de la population active dans les champs.
Voir chiffres au tableau.
La productivité du travail est > en GB.
Donc, secteur dynamique n’est pas forcément synonyme d’un secteur qui emploie un nombre important de salariés.
Le travail agricole en FR est peu qualifié et beaucoup moins productif qu’en GB.
4 périodes d’évolution de l’agriculture :
- 1750-1815 : démarrage puis ralentissement en fin de période
- 1815-1860 : croissance rapide
- 1865-1894 : ralentissement
- 1895-1914 : croissance. La FR reste un pays à forte composante rurale, même après la RI.
Début XIXeme : remise en cause de la méthode de la jachère => culture de fourrages pour le bétail.
En 1840, même taux d’ouverture ((X+M)/PIB) qu’en 1780. La FR n’exporte que 8% de sa production manufacturée.
Très devancée par la GB...
1850 : point culminant de la conquête des marchés extérieurs par la FR. Toutefois, reste très inférieur à la GB
Conséquence => son industrie ne peut s’appuyer que sur son marché intérieur (or ce dernier est peu dynamique...).
L’industrie textile
L’industrie textile a été la première industrie motrice au profit de la sidérurgie mi-XIXème (sous l’impulsion du chemin de fer)
Depuis le XVIII, il existait en FR (comme en GB) une industrie textile rurale (avec des tâches élémentaires peu mécanisées).
Mi-XVIIIème : introduction du machinisme en FR, notamment par des anglais attirés par des perspectives de profits.
Illustrations :
Le gouvernement FR paya John KAY pour qu’il visite et modernise toutes les filatures de Normandie, il enseigne le maniement de la navette volante. Cette modernisation se répandit jusqu’en Alsace.
John HOLKER (manufacturier catholique de Manchester condamné à mort pour avoir participé à un soulèvement) participe à la fondation d’une fabrique de velours de coton à Rouen.
Mécanisation de l’industrie de la soie (localisée à Lyon) par Joseph-Marie JACQUARD qui invente le premier métier à tisser ce matériau.
La jenny est introduite en FR deux ans après son apparition en GB par contrebande.
L’utilisation de la force hydraulique et de la vapeur se développe dans le textile en Alsace.
Mais tous ces développements sont bien moins prononcés en FR qu’en GB... L’industrie cotonnière connait une évolution très chaotique
Nb de broches à filer sur les jennies en 1811 :
- FR = 1 million
- GB = 4 millions
Grands centres textiles en FR :
- Industrie cotonnière : Lille et Mulhouse
- Laine et soie : Lyon
- Chimie pour colorer les tissus : Lyon.
1810 : croissance éco en FR = 2%/an
Ce qui est peut
La façade atlantique ne se remet pas du blocus anglais et l’axe industriel se déplace vers le nord et l’est.
4 faits caractérisant l’industrie textile française :
L’industriel du textile belge Bauwens ouvre à Paris une deuxième filature vers 1820 avec des mules jennies copiées en GB puis reproduites en France.
Jacquard met au point un nouveau métier à tisser mécanique particulièrement performant et qui possède un système de reproduction de motifs par bande de carton perforées
le ministre de l’industrie Chaptal fait venir l’écossais Douglas pour installer en France au début du 19ème une usine à carder et à filer la laine
les industries lainières semblent attirer plus d’investisseurs que les industries cotonnières, comme si le monopole GB était une chose entendue, sauf pour les produits haut-de-gamme.
L’industrie sidérurgique et les difficultés de la FR
Démographie FR peu porteuse
Faibles salaires dans l’industrie => faible demande intérieure.
Faibles dotations factorielles de la FR en matières premières, en particulier les minerais de fer que nous avons est très peu présent et de mauvaise qualité (quantitativement et qualitativement) nécessaires importations
Toutefois, en 1860, la production de fonte en FR est supérieure à celle de l’ALL
1857 : révolution du rail
On produit autant de locomotives qu’en 1909!
En 1840, la plupart des locomotives étaient importées, en 1860, les producteurs français exportent 40% de leur production. Résultat de la politique protectionniste dans cette branche industrielle, mais les locomotives sont parfois fabriquées à l’aide d’acier importé...
Principaux centres de construction mécaniques : Paris et l’Alsace.
L’industrie FR innove grâce à des inventions scientifiques.
Recherche de gains de productivité (notamment du facteur travail).
La révolution ferroviaire va permettre une atténuation des disparités régionales ce qui permettra de diminuer l’impact des mauvaises récoltes de 1853 et 1855, alors que celle de 1847 avait déstabilisé la monarchie de juillet.
Les capitaux
Jusqu’en 1850 : faible bancarisation.
(Les DAV (dépôt à vue argent déposer en France) représentent 1/50 de ceux en GB).
Pas de pénurie car les petites industries pratiquent l’autofinancement.
Pour les canaux fluviaux, le chemin de fer et la sidérurgie, c’est la haute banque qui va être sollicitée : la banque Rothschild (initialement britannique) détiendra 7% du montant total du capital des compagnies de chemin de fer en 1848, et sera l’intermédiaire des banques étrangères qui veulent investir en France : le 1/3 du financement des chemins de fer français provient de Belgique, de Suisse et de GB.
En 30 ans (à partir de 1800), la population active dans l’industrie est multiplier par 2.
Mais la productivité du travail augmente lentement car de méthodes traditionnelles et de processus modernes.
Parallèlement, le capital immobilisé augmente (l’intensité capitalistique augmente dans certaines activités).
Exemple : la production de fonte au charbon à bois se perpétue et en parallèle, la production de fonte au coke se diffuse.
Objectif : fournir les équipements à l’industrie textile. Nouvelle impulsion à partir de la révolution du rail.
L’industrie des biens de consommation progresse en s’appuyant essentiellement sur le marché intérieur.
Les deux ressorts principaux de la croissance économique en FR au XIXème
- LA CROISSANCE AGRICOLE
- LA RENOVATION DES TRANSPORTS
2 phases :
- 1815-1840 : rénovation des transports traditionnels (routes et canaux)
- 1840 à nos jours : révolution du chemin de fer
La monarchie de juillet rénove et étend les canaux fluviaux (longueur x3) => répond au besoin de transport de la houille.
Rénove le réseau routier
De 1800 à 1850 : coût de la tonne de marchandise transportée sur 1 km est divisé par 2.
Chemin de fer (2e phase)
La FR est en retard par rapport à la GB.
Jusqu’en 1850, ligne la plus importante : Strasbourg-Mulhouse.
1 ère ligne commerciale : Paris-Orléans.
À partir de 1850, la FR rattrape son retard => exerce une pression en aval (transport marchandises et voyageurs) et en amont (industries sidérurgique et mécanique). Pour répondre à cette demande : choix d’une production nationale plutôt que des importations
Nécessite plus de temps, plus de moyens financiers mais stimulera l’industrie pendant le second empire
Le surplus d’épargne est exporté.
D’où provient la capacité de financement de la FR?
Des profits dégagés dans l’industrie et dans l’agriculture. Ils ne sont pas consacrés à la progression des salaires, mais à l’accroissement de l’investissement.
Répartition de la valeur ajoutée brute de l’industrie : voir chiffres au tableau.
La chocolaterie MENIER
Les origines 1824, achat d’un moulin dans un petit village de Seine-et-Marne : Noisiel Jean-Antoine Brutus Menier, fabrique et commercialise des produits pharmaceutiques à Paris.
L’objectif du moulin : y broyer ses médicaments et fabriquer un peu de chocolat : ce dernier sert à masquer le goût amer des pastilles!
Années 1850 : la famille décide de se spécialiser dans le chocolat
Raisons : une usine performante, l’avenir prometteur du marché du chocolat, la réussite de la première plaquette de «chocolat des ménages»
1852 : le fils Émile-Justin Menier prend la direction des établissements Menier. L’empire Menier Origine : besoin de matières premières (cacao, sucre). Menier est contre les droits de douane, défend le libre échange.
Pour gagner son indépendance et maîtriser de toute la chaîne de production : acquisition des plantations de cacaoyers en Amérique du Sud.
Développement de la production 1825 : 130 tonnes 1853 : >4000 tonnes L’usine : plusieurs bâtiments (moulin, ‘cathédrale’ où la pate de chocolat est fabriquée), la halle Eiffel (où le chocolat est refroidit)
Le Moulin : Fonctionne à l’aide de l’eau de la Marne. 4 étages de machinerie.
Objectifs : actionner diverses meules permettant le broyage du cacao et du sucre.
Refait en 1871 par l’architecte Jules Saulnier, avec une ossature métallique et des décors en céramique aux motifs de cacaoyers.
Objectifs des réaménagements successifs : rester à la pointe du progrès + but esthétique
Le paternalisme selon Menier
2 000 ouvriers => pose la question de leur logement.
1874 : début de la construction de la cité ouvrière :
- des logements (360 en 1911),
- des réfectoires
- des écoles
- une maison de retraite
- des magasins
- une ferme...
Développement de la ville de Noisiel
Chapitre 2 : La Révolution Industrielle en France
Matière: Histoire des faits économiques
Université: Université Gustave-Eiffel
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