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CM - cours pratiques langagières

cours pratiques langagières
Année académique : 2022/2023
Partagé par:
Étudiant Anonyme
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Université Rennes-II

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Aperçu du texte

CM

Evaluation :

CM : dossier à rendre semaine décembre sur cursus ( 9/12 ) sketch ou pub "ordinaire"

examen lors du dernier cours ( 21/11)

TD : exposé + dossier —---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

thématisation : analyse des attitudes et des représentations sociolinguistiques

les représentations sociolinguistiques : attachées aux langues étrangères / aux langues régionales / langues en contact L'insécurité linguistique : on puisse être mal à l'aise à utiliser telle ou telle forme ou on ne sait plus comment l'utiliser La fonction sociale de la variation linguistique : comment utiliser la langue peut rendre compte d'une appartenance sociale les actions de gestion : comme celles qui visent à autoriser ou prescrire voire proscrire certaines façon de parler, des lieux ou parler...

—--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- INTRODUCTION

la sociolinguistique qu'est ce que c'est?

Schéma de la communication de Jakobson :

Fonction référentielle : « route barrée » que de l’info, le télégramme... Fonction expressive/émotive : Je, aïe, zut... Fonction poétique : Rimes, répétitions, allitérations, slogans Fonction phatique : Allô, tu vois, vous comprenez...

Fonction métalinguistique : Guillemets, italiques... Fonction conative : Tu, « sésame, ouvre-toi » ...

La situation de communication

En sociolinguistique ont leur importance tous les faits concernant la situation de communication : - Qui parle? - A qui? - Où? - Quand? - Comment? - Pour dire quoi?

Participants :

  • relation-rôle interactionnel ( ami, vendeur, collège ) : on a pas les mêmes relations ni les mêmes rôles donc on ne se comporte pas de la même manière.

  • axe horizontal ( proximité/distance ) - axe vertical ( égalitaire/hiérarchisé )

  • nombre ( 2= engagement max = attention flottante ) si que deux on est obligé d'avoir un engagement maximum ( à plusieurs non, on peut décrocher bcp plus facilement )

  • caractéristiques ( âge , sexe, appartenance géographique, caractéristiques culturelles )

cadre spatio-temporel :

  • Temps : contrainte de durée : si pas bcp de temps on aborde des choses simples pas trop longue
  • Lieu : agencement, disposition spatiale, public/privé ( insulte de l'année : phonard )

Objectif :

  • Finalité externe ( un enjeu pouvant s'exprimer en termes de gains et de pertes )
  • Finalité interne ( approfondir les liens sociaux )

La sociolinguistique a affaire à des phénomènes très variés :

  • les fonctions et les usages du langage dans la société,
  • la maîtrise de la langue ( qui va enseigner? dans quels aspects? )
  • l'analyse du discours
  • les jugements que les communautés linguistiques portent sur leur(s) langue(s)
  • la planification et la standardisation linguistiques

-lectes

  • La variation diachronique est liée au temps : elle permet de contraster les traits selon qu’ils sont perçus comme plus au moins anciens ou récents

  • La variation diatopique joue sur l’axe géographique; la différenciation d’une langue suivant les régions relève de cette variation. Pour désigner les usages qui en résultent, on parle de régiolectes de topolectes ou dégéolectes.

  • La variation diastratique explique les différences entre les usages pratiqués par les diverses classes sociales. Il est question en ce cas de sociolectes.

  • On parle de variation diaphasique lorsqu'on observe une différenciation des usages selon les situations de discours ainsi la production langagière est-elle influencée par le caractère plus ou moins formel du contexte d'énonciation et se coule-t-elle en des registres ou des styles différents.

Nähesprache/Distanzsprache; proximité/distance communicative (Koch & Oesterreicher)

Extraits de F. Gadet, « Classe sociale », ibid. « Le rôle et l'amplitude de la variation sociale diffèrent selon le type de société concerné : ils sont maximaux (et maximalement complexes) dans les sociétés de type occidental, où la hiérarchisation socio-économique l'emporte sur d'autres modes de classification des individus; ils sont aussi plus forts dans les villes. » (p. 77)

« Les traits de langue caractéristiques de la variation sociale sont la plupart du temps saisis dans une comparaison avec la langue standard, ou la norme. C'est ainsi que l'on tend à établir un pôle dont on considère qu'il est maximalement opposé à la norme, la variété dite « langue populaire ». Les travaux descriptifs qui se sont intéressés à la variation sociale ont bien plus souvent porté sur les usages des milieux populaires que sur la langue des classes favorisées, sans doute avec l'illusion que cette dernière se confondait avec la langue standard. Les études sur les usages des classes favorisées demeurent assez peu nombreuses. » (ibid. p. 77)

Variation générationnelle :

  • L'appartenance à une certaine génération d'usagers de la langue est également un facteur de diversification. Il y a en quelque sorte coexistence de plusieurs synchronies. Par ex. le "français des jeunes" ou le "parler jeune" (accentué dans le " parler jeune des cités ")

Parlers jeunes :

  • la troncation : apocopes ("deg" pour dégueulasse), et aphérèses ("leur" pour contrôleur, "zic" pour musique).
  • la verlanisation ("meuf" pour femme, "keum pour mec, "reum" pour mère, etc.)
  • prédilection pour certaines suffixations, comme "-Os" (les musicos, les "'zicos™) (origine argotique)
  • néologismes à connotation argotique; créations métaphoriques: '"cagoule' pour préservatif (Fatal Bazooka, Fous ta cagoule)

Mots d’Argot

  • l'aut(re) tab(le)
  • liaisons : liaisons facultatives réalisées; 'mal-t-à-propos : « velours »:
  • moi z'aussi;
  • veuillez laisser z’un message ; « cuirs » : pas t'à moi

Prononciations :

Facilités de prononciation », « relâchement » : - Chute de liquides postconsonantiques : aut(re), tab(le), - Allègement de groupes consonantiques complexes : parce que > [pask@]; infarctus > infractus; quelque chose - Chute de « schwa »/« e muet » : quelque chose ; jte dis - Prononciation des pronoms : ¡(I) part ; e(lle) dit; t(u) arrives ; (il) faudrait ...

assimilation: 28 ans de quartier > [tkartje]; mé-de-cin> metein [d] > [t] par contact avec [s] (sonore > sourde) ; Saint Denis > [dni] > [nni]; je pense > ch'pense

dilation : attention > attontion; idem pour Reblochon > Roblochon; il a été [ilaete] - il était [ilETE]

versus

Géminées : Je suis allé à un colloque sur la grammaire du sonnet en Hollande avec quelques collègues. (Consonnes géminées se dit de deux consonnes identiques consécutives prononcées (ex. illusion [illyzjɔ̃]).)

Liaisons facultatives : il est arrivé; des hommes illustres ont attendu

Anthony Koch (1978) :

Ce ne sont pas les groupes populaires qui relâchent, mais les groupes dominants qui inhibent le relâchement.

« Our position [...] is that prestige dialects resist phonetically motivated change and inherent variation because prestige speakers seek to mark themselves off as distinct from the common people. [...] Thus, we are claiming that there is a particular ideological motivation at the origin of social dialect variation. This ideology causes the prestige dialect user to expend more energy in speaking than does the user of the popular vernacular. » (1978:30)

Paresse articulatoire versus Quête de distinction

Pub Bordeau Chesnel

Cette pub sollicite du français avec un mélange de plusieurs registres. Il y a un décalage entre le non-verbal ( très bourgeois ) et le verbal.

Lexique

  • familier, populaire et argot (« Avènement de
  • l'oral »)
  • créativité formelle et sémantique : je vroume ; je sniff (SMS)
  • verlan versus
  • termes formels, recherchés : est-ce que je peux vous programmer un rappel?; la minéralisation de Paris

Grammaire

Une « grammaire de l'oral », avec ses propres unités discrètes, n'est désormais plus concevable. En revanche, certaines formes ont un usage accru dans certaines situations d'oral, dans certains genres de discours plus ou moins spontanés, plus ou moins formels, plus ou moins institutionnalisés, plus ou moins élaborés (cf. Blanche-Benveniste et Jeanjean 1986, Blanche-Benveniste1990, Gadet1996)

Par exemple : Des « fautes qui n'en sont plus »:

  • Il sait plus qu'est-ce qu'il dit.
  • Parataxe / hypotaxe : Il pleut, je mets pas mes sandales // Comme il pleut, je mets pas mes sandales // Il pleut, donc je mets pas mes sandales

A noter pour le dossier : Le rôle de l’intonation est important → analyser ça dans la pub ou sketch choisi

Phénomène à usage accru dans l’oral

  • la subordination : parataxe vs hypotaxe;
  • les relatives (que, qui vs duquel...)
  • l'ordre des constituants et de l'information avec l'étude des dislocations ou encore extractions (mon père, il a une grosse voiture; c'est mon père qui a une grosse voiture)
  • le ne de négation (90% de chute),
  • les constructions en il y a et c'est,
  • la structure des interrogatives (in situ, en est-ce que),
  • l'utilisation de pronoms spécifiques telles que ça/cela ou encore on/nous

Langue soignée

  • car au lieu de parce que
  • les relatifs de forme dont et lequel
  • les participes présents réputés rares à l'oral : mais arrivés le jeudi, les commandes s'accélérant, le débit augmentant, nous étions obligés de travailler...

TRANSCRIPTION

Marquer les pauses par des /. Ponctuation importante pour comprendre les intonations (? !)

  • Majuscules (sauf sur noms propres)

Ponctuation:

  • une balle qui n'avançait pas - comme à l'accoutumée = « pause-hésitation »

  • Venise est faite pour être vue Venise est une ville de coquetterie Venise est une ville qui se met en scène

  • elle a séché sur pied - pour des raisons compliquées à partir du XVIlle siècle cette république oligarchique s'est peu à peu vidée de sa substance.

  • importance de l'alignement (enregistrement = la donnée première; transcription = la donnée secondaire)

  • disponibilité: les phénomènes qui ne sont pas représentés dans la transcription sont perdus pour l'analyse

  • représentation spatiale d'événements temporels

  • 3 modes de spatialisation, produisant des effets interprétatifs différents:

  • Transcription en partition

  • Transcription ligne par ligne

  • Transcription en colonne

Les conventions graphiques mettent trop d'ordre dans un domaine où la langue parlée a des mécanismes complexes et mal connus » (Blanche. Benveniste & Jeanjean, 1987)

L'oral est enchevêtrement de segmental et de suprasegmental, que l'écrit ne peut que dissocier dans ce qui apparaît comme un cumul

Transcription tiraillée entre les deux pôles : fidélité versus lisibilité

5 types de transcription

Transcription orthographique → (TI) oh mais oui mais j'étais fatiguée la semaine dernière parce que oh j'avais plus l'habitude tu sais d'aller en cours d'écouter des cours et euh enfin j'ai très bien suivi c'était intéressant mais je suis rentrée fatiguée cuh

Transcription orthographique aménagée → (T2) oh mais oui mais j'étais fatiguée la s(e)maine dernière pa(r)c(e) que / oh / javais p(l)us l'habitude t(u) sais d'aller en cours d'écouter des cours et cuh / (en)fin j'ai très hien suivi c'était intéressant mais j(e) suis rentrée fatiguée euh

Transcription phonétique

→ (13) amewimezetefatigelasmendernjerpasko/o/javepylabityd?¡sedaleaku / dekutedekur / ece: // rêjetrebjêsyiviseteêteresa

Transcription orthographique adaptée malgré critiques ( cf. eye-dialect ) : à argumenter! ; constance, choix, pertinence... ( Cf. Blanche-Benveniste, Le français parlé.)

Table de conventions de transcription Ponctuation spécifique: :allongement /pause brève pause plus importante < intonation montante > intonation descendante

Informations extra-linguistiques : déplacements des locuteurs, bruits non linguistiques, gestes (entre parenthèses ou en notes)

Transcrire les répétitions. Exemple: / le le le machin là/ le ma_ enfin le bidule/ Grammaire

Ne pas corriger les écarts grammaticaux, qu'ils procèdent de l'oral (l'absence du 'ne' de 'ne..') ou du locuteur (/l'accent / elle est une vérité/ )

Numérotation des tours de parole

CM 3: 10/

OUTILS : Elan

outil pour retranscrire une vidéo a Transcrire sous Elan: (archive.mpi/tla/elan/download)

ouvrir Elan Fichier > Nouveau

Compétence de communication En 1972, D. Hymes définit la compétence de communication comme «la connaissance des règles psychologiques, culturelles et sociales qui commandent l'utilisation de la parole dans un cadre social ».

  • « [...] pour parler il faut aussi savoir utiliser la langue de manière appropriée dans une grande variété de situations. [...] Cette compétence communicative est très largement implicite, elle s'acquiert à travers les interactions.
  • Elle inclut des règles portant sur des aspects variés : savoir gérer les tours de parole, savoir de quoi parler dans telle situation, savoir synchroniser ses mimiques avec ses propres paroles et celles du coénonciateur, savoir ménager les faces d'autrui..
  • en clair maîtriser les comportements requis par les divers genres de discours... Cette compétence se modifie constamment. en fonction des expériences de chacun » (Maingueneau 1996 : 19) »

4 composantes constitutives de la compétence de communication :

  • Une composante linguistique, c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation (la capacité de les utiliser) des modèles phonétiques, lexicaux, grammaticaux et textuels du système de la langue.

  • Une composante discursive, c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation des différents types de discours et de leur organisation en fonction des paramètres de la situation de communication dans laquelle ils sont produits et interprétés.

  • Une composante référentielle, c'est-à-dire la connaissance des domaines d'expérience et des objets du monde et de leurs relations

  • Une composante socioculturelle , c'est-à-dire la connaissance et l'appropriation des règles sociales et des normes d'interactions, la connaissance de l'histoire culturelle et des relations entre les objets sociaux. (Moirand, 1982 : 20).

Ces règles communicatives ou conventions peuvent s'appliquer à des groupes très restreints et changer de petit groupe à petit groupe : « [...] participation in different small group structures gives rise to different discourse conventions even where individuals are reared in the same or similar family environments » (Gumperz/Hymes 1972: 7). D'où l'importance décisive qui est accordée au contexte dans lequel se déroule l'interaction, contexte physique et socioculturel (cadre et site). Cf. Georgette Dal, 2017, C'est quoi maîtriser une langue?

L'interaction

« L'interaction sociale, dans ses formes variées, allant de la conversation ordinaire aux échanges professionnels et institutionnels, est le lieu prototypique de l'usage des ressources linguistiques, outre que de la construction de l'ordre social, des relations, des positions et

des identités catégorielles des participants. C'est donc sur ce locus privilégié, à la fois pour les pratiques des acteurs et pour les observations des chercheurs, que se focalise le travail de recueil et d'enregistrement des données ». (Mondada 2001, p. 143)

« Par interaction (c'est-à-dire l'interaction de face à face). on entend à peu près l'influence réciproque que les participants exercent sur leurs actions respectives lorsqu'ils sont en présence physique immédiate les uns des autres; par une interaction, on entend l'ensemble de l'interaction qui se produit en une occasion quelconque quand les membres d'un ensemble donné se trouvent en présence continue les un des autres ; le terme "une rencontre" pouvant aussi convenir ». (Goffman 1973 : 23)

« (...) parler à un membre d'une autre communauté linguistique [speech community] est difficile, non seulement parce qu'on ne connaît pas les mots, mais parce qu'on ne partage tout le dispositif nécessaire pour comprendre ce que ces mots disent, font, signifient, ce qu'il faut en penser, sur lesquels doit porter notre attention, etc. Mais plutôt que de supposer que l'on ne sait pas, on suppose le contraire : nous usons en toute insouciance de nos propres grilles pour évaluer et interpréter la communication des autres. Quand cela tourne mal, nous rejetons la faute sur eux, les considérant comme des individus défaillants (...) ou comme membres de groupes défaillants (...) ». (Heller, 2013 : 396)

S.P.E.A.K.I.N.

Mémotechnique

Situation Participants Ends (= objectifs) Acts Keys (=indices, tonalité) Instruments (quelle langue ?) Norms (comment ces choses s’organisent en termes de normes?) Genres (= types d'interactions)

Situation : Description de l'environnement, contextualisation temporelle et spatiale Participants : Qui parle? Quels rôles dans l'interaction? Ends : Objectifs de la situation de communication Acts : Formes et contenus des messages - liste des thèmes, coupures de paroles, mouvements et déplacements, les répétitions, des alternances-codiques, etc./ Situation de départ modifiée par l'interaction? Keys : intonation, gestes, éléments paraverbaux qui aident à comprendre le ton de l'intervention Instruments : moyens utilisés pour communiquer Norms: normes d'interactions, normes d'interprétation Genres de discours : anecdote, entretien, remontrance, discours public Il ne s'agit pas de restituer une description de chaque cas, mais plutôt d'offrir une première étape pour une analyse englobante de la situation de communication, dégageant ses spécificités

  • explicitent les normes objectives. Elles enregistrent les faits constatés, sans les hiérarchiser ou y associer de jugement de valeur.

  • Ainsi, je suis tombé et je suis allé au cinéma sont davantage attestés en situation formelle que j'ai tombé et j'ai été au cinéma. Ce sont des décalages de registres.

  1. les normes prescriptives
  • aussi nommées normes sélectives, règles normatives

  • Identifient un ensemble de normes objectives comme le modèle à suivre, comme «la» norme.

  • Les formes valorisées se caractérisent surtout par une fréquence d'emploi plus élevée dans un groupe social déterminé (les anciens, le groupe, la classe supérieure...)

  • Ex. : les monolingues sont présentés souvent comme de meilleurs témoins du bon langage que les bilingues, parce qu'ils sont supposés davantage préservés des influences extérieures des emprunts (« pureté de la langue »)

  • Bon nombre de grammaires dites scolaires semblent ainsi décrire la langue (en fait la seule variété de langue que valorisent les pratiques évaluatives de l'école : un français scolaire écrit) quand elles ne font que la prescrire

  • La forme standard d'une langue, se confondant avec la norme prescriptive - celle qui répond à la question : tel énoncé est- il correct? - et auquel correspond l'adjectif normatif, est un étalon de correction.

  • Parfois confondues avec des normes descriptives, elles se caractérisent par une priorité donnée :

  • au groupe (Parle comme tout le monde)

  • à la tradition (l'Âge d'or de la langue)

  • au capital symbolique (statut et légitimité d'une variété ou d’une forme )

  1. les normes subjectives
  • ou évaluatives

  • concernent les attitudes et représentations linguistiques,

  • consistent à attacher aux formes des valeurs esthétiques, affectives ou morales : élégant versus vulgaire, chaleureux Versus prétentieux

  • Ces normes peuvent être implicites ou explicites, auquel cas elles constituent souvent des stéréotypes.

  • constituent le domaine discursif par excellence du concept

  • Notons que les premières études sur les normes subjectives (attitudes évaluatives de prestige ou désapprobation) en matière d'usage linguistique concernent des

situations de bilinguisme ou de diglossie (Weinreich 1933 ; Mackey 1967) : les oppositions au plan sociologique sont très visibles dans ces situations de contact de langue.

On ne juge pas de la même manière une personne qui parle deux langues différentes. Exemple : locuteur masqué : un homme qui parle français puis néerlandais, on ne le reconnaîtra pas les deux fois et on portera un jugement différent au vu de sa langue et non de sa voix ou de sa personnalité.

  1. les normes fantasmées
  • Ensemble de conceptions sur la langue et son fonctionnement social parfois peu en adéquation avec le réel.

  • théorie de l'imaginaire linguistique (Houdebine 1993).

  • peuvent être individuelles ou collectives

  • se greffent sur les quatre types de normes vus précédemment.

  • Ex. : la façon dont les locuteurs d'une communauté conçoivent la Norme (« ensemble abstrait et inaccessible de prescriptions et d'interdits que personne ne saurait incarner et pour lequel tout le monde est en défaut » (Moreau, 1997 : 222-223))

La Norme

« De nos jours, c'est notre propre attitude devant notre langue, qui étonne les étrangers lorsqu'ils nous entendent ajouter, après certains mots que nous venons de prononcer : « Je ne sais pas si c'est français », ou même « Excusez-moi, ce n'est pas français » Cette phrase est si courante chez nous qu'elle n'étonne que les étrangers, surpris, par exemple, qu'un Français se demande si taciturnité Ou cohabitateur sont des mots français. En effet, dans les langues voisines, les usagers fabriquent des mots à volonté sans que personne n'y trouve rien à redire, à condition qu'ils se fassent comprendre. Le Français au contraire ne considère pas sa langue comme un instrument malléable, mis à sa disposition pour s'exprimer et pour communiquer. Il la regarde comme une institution immuable, corsetée dans ses traditions et quasiment intouchable. » (Walter, H., 1988, Le français dans tous les sens, Paris, Laffont, p, 18 )

la Norme

  • La norme est une expansion de la langue écrite qui trouve ses fondements dans l'histoire de l'écriture.

  • Au XV et au XVI° siècle, seuls les scribes, les libraires et les imprimeurs savent écrire et la notion de faute n'existe pas.

  • Au XVII° siècle, alors qu'il n'y a pas de contrainte normative de la part des intellectuels qui écrivent, les scribes, libraires et imprimeurs commencent à vouloir imposer leur usage.

pour s'exprimer correctement. Elles sont surtout le fait de ceux qui jouissent d'un statut inférieur et qui n'exercent pratiquement aucun pouvoir.

24/

  1. la norme endogène
  • Constitutive des situations de contacts de langue

  • Gabriel Manessy, dont le terrain d'investigation était le français en Afrique.

  • Le concept désigne la représentation consciente de l'usage courant admis par l'ensemble des locuteurs comme ordinaire et neutre;

  • norme = bon usage (celui qui est dit et perçu comme tel), productions linguistiques des groupes prestigieux de la communauté linguistique, devenant modèle linguistique pour les membres de celle-ci.

endogène = une production contingente déterminée par une situation sociolinguistique particulière, constituée par les états où, pour ce qui est de la francophonie par exemple, le nombre de francophones l'emporte sur celui des lettrés et où on entend parler français dans la rue (Côté d'Ivoire, Congo, Gabon, Burkina Faso, Cameroun).

On ne parlera de norme endogène que quand sa présence est conscientisée : c'est un état de fait en même temps qu'elle est présente dans les représentations qu'en ont ceux qui y participent; et que l'on l'oppose à une autre norme parallèle appliquée à la même langue, mais réputée exogène.

è Distinction claire entre le français d’ici et le français d’ailleurs

Marchés linguistiques officiel/restreint

De fait, « la légitimité/illégitimité attribuée à [...] une variété linguistique est, dans certains cas, la traduction symbolique d'une stratification sociale : les groupes qui détiennent la maîtrise du capital culturel imposent leur « style » (au sens où Labov et Bourdieu entendent ce mot) comme étalon de référence pour hiérarchiserl'ensemble des productions langagières en concurrence au sein du marché linguistique » (Francard, 1997b : 201).

Coexistence de plusieurs marchés linguistiques :

  • La norme du français vaut sur le marché linguistique «officiel»,
  • Des normes endogènes peuvent prévaloir sur des marchés «restreints» (Lafontaine 1988, Francard 1998).

Périphérie et Centre

« Dans le même temps qu'ils considèrent l'usage de France (conçu au singulier) comme équivalant à la norme, les francophones de la périphérie associent aussi des valeurs négatives à cette variété normée, lorsqu'elle est pratiquée par un des leurs, qu'ils accusent, en Belgique, de « fransquillonner », en Suisse de « raffiner », au Québec de « parler pointu » ou de « parler avec la gueule en cul de poule », au Sénégal de « faire le

malin », d'être un « doseur » ou une « ciip-ciip », de renier leurs racines (Moreau 1994, 1996 ; Thiam 1998), au Burkina Faso, d'employer des « gros mots » (Prignitz 1994), etc., les termes étant toujours entendus dans un sens péjoratif.

è Mot ayant un sens péjoratif à pointer du doigt qu’il y a une norme d’ici et une norme d’ailleurs

On observe un phénomène analogue, et le recours aux mêmes qualifications, s'agissant de l'anglais: les Ghanéens, les Nigérians, les Indiens et les Sri Lankais taxent ceux des leurs qui recourent à la variété standard d'affectation, de pédanterie, de mauvais goût (Kachru 1983). » (Moreau 1999)

Normes endogènes et post-diglossie

Mouvement global de pluralisation des normes linguistiques en francophonie (Klinkenberg, 2001 et 2008) :

« Il est le reflet fidèle des mutations qui surviennent dans la perception et dans la représentation de l'espace francophone. On glisse doucement de la représentation d'un espace franco-centré, avec une norme centrale unifiante et transcendante, à l'idée d'un espace polycentré où chaque pays ou « région » est susceptible de construire non seulement ses normes endogènes, mais aussi son rapport à des normes qu'elle hiérarchise et, au-delà, sa propre référence. C'est ainsi que s'est imposée, notamment chez les linguistes belges, l'idée d'une pluralité de références. On n'hésite plus à parler d'un français de référence belge, ou suisse, ou autre (Francard 2000 et 2001). » (Bavoux, 2008 : 10-11)

« Un Francophone, c'est d'abord un sujet affecté d'une hypertrophie de la glande grammaticale; quelqu'un qui, comme Pinocchio, marche toujours accompagné d'une conscience, une conscience volontiers narquoise, lui demandant des comptes sur tout ce qu'il dit ou écrit » (Klinkenberg, J.-M., 2001, La lungue et le citoyen, Paris, PUF, p. 26)

« Comme les autres facteurs, la montée de la francophonie a donc deux effets contradictoires. D'un côté, le Francophone sait qu'il n'est plus seul dans le monde, et qu'une certaine forme de solidarité lui est promise. Confiance. Mais de l'autre, il découvre à sa langue un visage qu'il ne lui connaissait pas. Il s'avise qu'elle n'est plus à lui seul puisque d'autres en réclament la copropriété. Il se voit forcé de changer ses réflexes les plus indurés. Malaise. »

Le français est au service des gens et non le contraire

Lorsqu'on parle de gestion de la langue, on songe immédiatement à de subtiles questions d'imparfaits du subjonctif ou d'accords du participe passé; et lorsqu'il est question de politique de la langue, on songe à sa défense. Autrement dit, on prend la langue en elle-même et pour elle-même, en la coupant de ses déterminations sociales et historiques. Mais que se passerait-il si on renversait le rapport habituellement établi entre la

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L'insécurité linguistique : on puisse être mal à l'aise à utiliser telle ou telle forme ou on ne
sait plus comment l'utiliser
La fonction sociale de la variation linguistique : comment utiliser la langue peut rendre
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